Le Carême 2021 au Collège Boboto est essentiellement une fidélité créatrice

Floribert Ilunga Kalombola sj, Régent au collège Boboto, en République Démocratique du Congo, partage comment malgré les contraintes socio-sanitaires dues au Covid-19, le Collège Boboto garde la flamme de sa tradition d’être avec et pour les autres, brillant dans leurs sillons en ce temps fort liturgique.

Le contexte socio-sanitaire actuel de notre monde dû à la Covid-19 impacte à plusieurs égards sur le fonctionnement régulier d’un grand nombre d’institutions. Le collège Boboto n’en est pas épargné. Le dernier disfonctionnement remonte de décembre 2020. En effet, la deuxième vague de la pandémie du coronavirus a forcé l’Etat Congolais à fermer les écoles et les universités sur l’ensemble de son territoire national du 18 décembre 2020 au 22 février 2021. Par voie de conséquence, le Collège Boboto a raté son entrée régulière en carême le mercredi des cendres.

Nonobstant les contraintes socio-sanitaires dues à la Covid-19, le Collège Boboto garde la flamme de sa tradition, celle d’être avec et pour les autres, briller dans nos sillons durant ce temps liturgique fort. Dans cette perspective, le carême 2021 au Collège Boboto est essentiellement une fidélité créatrice.

D’ordinaire plusieurs activités sont organisées au collège : la célébration du mercredi des cendres, les célébrations pénitentielles, les prières et le partage des biens. Cet élan de jadis n’est pas à l’arrêt. Il est simplement asphyxié. Ce qui oblige de notre part un sens élevé de créativité. Il convient de signifier ici le caractère combien intrinsèque du carême dans notre modus vivendi au Collège : ce dernier cherche constamment à se configurer au Christ donné à l’humanité pour la sauver. La sollicitude à l’endroit des plus démunis, la pénitence, le partage de l’Evangile intra-classe trouvent leur fondement dans cette configuration.

Mais avec la situation actuelle la donne change. Ainsi, dans le respect des gestes barrières pour barrer la route au coronavirus, un nouvel élan de configuration au Christ se dessine peu à peu. Les collégiens tiennent au partage. Il ne s’agit pas pour eux de partager simplement les biens matériels. Mais bien surtout de vivre une proximité affective et effective avec les personnes oubliées par notre société : les enfants en situation de rue (appelés à Kinshasa SHEGE), les prisonniers, les orphelins, les laisser-pour-comptes. Leur rendre visite se veut non seulement la fidélité à une pratique du carême, mais il est surtout un questionnement pour chaque collégien de savoir « comment notre société en est arrivée là ? Pourquoi cette exclusion ? Comment la changer ? ». Ils sont ainsi poussés à s’engager pour s’attaquer aux causes de ces situations d’injustice et à adopter des attitudes justes pour construire une communauté vraiment humaine où il fait beau vivre. Il y a lieu d’indiquer qu’une réflexion allant dans cette direction sera publiée dans la revue Tam Tam du Collège Boboto pour une meilleure appropriation par les collégiens et leurs éducateurs.

En outre, la communauté scolaire du collège Boboto tient à la qualité de sa vie chrétienne. La pratique de « l’examen de conscience » avant la fin des cours se fera de plus belle. Chacun désire être présent dans sa vie, contemplant et méditant la présence-action de Dieu Sauveur dans sa vie. Chaque lundi matin, le Père Recteur exhorte la communauté scolaire à vivre l’une ou l’autre dimension de carême pendant la semaine. Les enseignants de religion reviennent sur certaines pratiques de carême pendant leurs leçons. Le Père animateur spirituel organise des prières – partages d’évangile au niveau de chaque classe. Il organise des récollections à l’intention des élèves désireux de chaque promotion des classes. Les messes jouissent des soins particuliers en ce temps de carême. C’est de cette façon que le Collège Boboto chemine dans sa montée vers la Pâques du Seigneur. Qu’il plaise à Dieu notre Père de nous remplir de sa grâce sanctifiante afin que le Christ réussite vraiment dans nos vies.