Collège Technique Mwapusukeni : quid ?

L’article que voici comprend deux grands points : En premier lieu, il passe en revue le contexte de création du collège, avant de proposer en second lieu, les activités récentes qui s’y sont déroulées, en rapport avec le Temps de Carême. Pour ce qui est de l’origine du collège et des informations y afférentes, nous les avons tirées du site de la Province Jésuite d’Afrique centrale : http://jesuitesace.net/index.php/colleges/mwapusukeni 

Mwapusukeni est un substantif d’origine Bemba, une des langues parlées dans le Katanga et provient du verbe « ukupusuka », qui veut dire : « échapper à un danger ». Mwapusukeni est donc une formule adressée à quelqu’un qui vient d’échapper à une situation malheureuse ; quelqu’un qui vient d’être tiré ou sauvé des eaux. Qu’un collège à vocation technique porte ce nom est à la fois un défi et un programme : une institution éducative qui engendrera les élèves pour la vie. Par la maîtrise de la technique, le récipiendaire ainsi formé aura appris à gagner sa vie et contribuera également au développement du Katanga et de la RD Congo. 

Le collège Technique Mwapusukeni (C.T.M.) est un don du couple Carine et Moïse Katumbi, alors Gouverneur de la Province du Katanga, à l’ASBL « Pères de la Compagnie de Jésus au Congo » pour la formation intégrale des jeunes techniciens responsables au service du Katanga et de la RD Congo. Il a ouvert ses portes depuis le 2 septembre 2013, date de la rentrée scolaire 2013-2014 en RD Congo. Il convient de noter que la structure globale prévue du Collège se présente comme suit : le cycle primaire (école maternelle & primaire) ; le secondaire général (1e & 2e secondaires) ; trois sections techniques (Mécanique automobile ; Construction métallique & Electronique industrielle) ; les classes de spécialisation professionnelle (plomberie, soudure, électricité, informatique etc.). 

La devise du Collège est contenue dans cette formule : Mwapusukeni = Excellence. Aussi toute la communauté éducative est-elle engagée à viser l’excellence en tout. L’équipe jésuite du Collège Technique Mwapusukeni dite celle des « pionniers » est à l’ouvrage, consciente d’écrire au quotidien l’histoire du processus de l’implantation progressive de la Compagnie dans la Province du Katanga. En accord avec le couple donateur, la date du vendredi 1er novembre 2013 fut retenue pour la remise officielle au Père Provincial de la Province Jésuite d’Afrique Centrale, l’inauguration et la bénédiction des infrastructures du C.T.M.

 

Mercredi des cendres au Collège Technique Mwapusukeni

Le Collège Technique Mwapusukeni a chanté : « … Prenons la route… » dans la matinée du mercredi 22 février 2023.  Un chant qui a marqué la procession et le début de l’Eucharistie célébrée par le Père Toussaint KAFARHIRE, Directeur du Centre Arrupe pour la Recherche et la Formation. Dans son introduction, ce dernier a rappelé que « prendre la route », tel que chanté, signifie qu’il y a un nouveau départ, un commencement.  Ce commencement désigne les quarante jours qui nous sont offerts pour nous donner la chance de revenir en nousmêmes et de redéfinir ce qui est essentiel pour nous. Il s’agit d’une marche vers la conversion à laquelle l’Eglise universelle nous invite. L’officiant a invité le peuple de Dieu, réuni en prière, à observer une petite minute de silence pour laisser monter à la conscience les résolutions que chacun aimerait prendre pour pouvoir approfondir, non seulement notre rapport les uns aux autres comme communauté, mais aussi notre relation avec le Seigneur. 

Au début de son homélie, le P. Toussaint a expliqué le caractère si particulier de ce premier jour du temps de Carême dans notre cheminement de foi, dans notre vie de Chrétien. Pourquoi seulement « un » mercredi pour l’imposition des cendres ? Chaque année, l’Eglise nous appelle à recevoir de la cendre sur notre front pour commencer ce cheminement spirituel. C’est chaque fois un mercredi, pour la simple raison que le Carême dure quarante jours. Et, ces quarante jours, si nous nous adonnons à un petit exercice d’arithmétique, nous renvoient à cinq semaines. Si nous multiplions cinq fois sept jours, nous aurons trente-cinq jours. Si quarante moins trente-cinq nous donne cinq, cela revient à dire que la sixième semaine ne devrait pas avoir sept jours, mais plutôt cinq. C’est ainsi que, si nous comptons à partir du mercredi des cendres jusqu’au premier dimanche de Carême, cela fera cinq jours. Et donc, nous avons un total de quarante jours. L’Eglise nous propose ces quarante jours de manière symbolique. Elle veut nous rappeler certainement les quarante jours que le Christ a passés au désert, tout au début de son ministère. Et pendant ces quarante jours, le Christ a été confronté à de diverses tentations. C’est après les avoir vaincues que l’Esprit Saint est venu se poser sur Lui et L’a déclaré « Messie ». Ces quarante jours rappellent aussi les quarante années que le peuple juif a passées au désert en train de marcher entre l’Egypte et la terre qui leur était destinée. Les quarante ans au désert ont été quarante ans de difficultés, d’épreuves, de rebellions. Ce fut donc le temps suffisant pour qu’une nouvelle génération naisse. Une génération qui connut et obéit à Dieu. L’Eglise nous donne aussi quarante jours pour que nous revenions à nous-mêmes, pour que nous redécouvrions notre identité fondamentale, essentielle d’enfants de Dieu et de liberté à laquelle nous sommes appelés. Dans son homélie, il a évoqué deux points : Premièrement, la symbolique des cendres ; et deuxièmement, la conversion.   

Nous utilisons de la cendre le mercredi pour entrer en temps de Carême, parce qu’il nous rappelle nos origines. Selon le livre de la Genèse, l’humain, l’homme a été modelé à partir de l’argile, la poussière, de la terre.  Le Seigneur l’a modelé et lui a donné son souffle, c’est-à-dire l’Esprit Saint. C’est ainsi que nous sommes devenus des humains. En réalité, l’humain partage la même racine avec la terre. L’humain qui est une partie de l’humus, terre noirâtre provenant de la décomposition des végétaux, est appelé à mener sa vie en se recevant entièrement de Dieu. L’humilité consiste à ce qu’on ne s’appartient plus à soi-même, mais plutôt à Dieu qui a le pouvoir de faire de nous ce qu’Il veut. Donc, le temps de Carême est un temps qui nous rappelle cette identité foncière de notre rapport et de notre relation comme fils et filles de Dieu. C’est pour cela que le Temps de Carême est un Temps qui nous appelle à la conversion. Le Carême est un temps de conversion. Se convertir signifie « changer ». Ce changement doit se produire à un niveau beaucoup plus profond. La conversion, c’est au niveau du cœur. Le Prophète Joël nous rappelle que la conversion du cœur consiste à nous rapprocher davantage de Dieu, parce qu’il est tendre, parce qu’il est miséricordieux ; à nous rapprocher de Dieu grâce à l’Esprit Saint qu’Il a mis en nous, même si nous sommes faits d’argile. Dieu a mis l’Esprit Saint en nous pour que notre vie soit une imitation des enfants de Dieu à l’instar du Christ.  

C’est pour que notre cœur soit capable de pardon. C’est pour que notre cœur soit tendre comme le cœur de Dieu. Donc la conversion à laquelle nous sommes appelés, c’est de changer nos attitudes, et ce de manière profonde, pour que nous soyons capables de voir lorsque le Christ vient à nous et d’être capables de le reconnaitre. Le Temps de Carême est aussi un temps de discernement qui nous permet de nous réconcilier avec Dieu. C’est aussi le temps de mettre en œuvre la grâce reçue de Dieu, la grâce du Baptême. La grâce n’est pas quelque chose à thésauriser, mais à mettre toujours en action. Le P. Toussaint a, enfin, demandé à tous de devenir des hommes et des femmes engagés dans notre communauté, dans notre société et dans notre école ; bref, être des hommes et des femmes pour les autres.   

Messe du Mercredi des Cendres 2023 au Collège Technique Mwapusukeni 

Commencée à 10h00, la Messe a pris fin à 11h35.  

Que ce Temps de Carême soit pour nous un temps de service gratuit et de charité, car « Il vaut mieux sauver des âmes pour le Seigneur que de sauver des trésors. Celui qui envoya ses apôtres sans argent, n’avait pas besoin d’or pour bâtir son Église. L’Église possède de l’or, non pas pour en faire des réserves, mais pour le distribuer à ceux qui en ont besoin », nous dit Saint Ambroise.